Le musée fermera ses portes à 16h15 les mardis 24 et 31 décembre. Le musée est fermé le 25 décembre et le 1er janvier.
Tal Coat (1905-1985) en devenir
Exposition passée
Le Musée de Pont-Aven présentait, en partenariat avec le Domaine départemental de Kerguéhennec en Morbihan, une exposition temporaire consacrée à l’artiste Pierre Tal Coat, né en Bretagne au début du siècle dernier, dans la région de Pont-Aven.
Le parcours permanent du Musée de Pont-Aven présente la révolution artistique initiée par les théories de Paul Gauguin et Émile Bernard à la fin du XIXe siècle. Cette étape majeure ouvre la voie à de nouvelles esthétiques et notamment à l’abstraction, au XXe siècle. Une exposition rétrospective sur l’œuvre de Tal Coat était l’occasion de valoriser un travail artistique trop méconnu du grand public.
Né à Clohars-Carnoët, près de Pont-Aven, Pierre Tal Coat, né Jacob (1905-1985), dit “Tal Coat”, est fils de pêcheur. D’abord apprenti forgeron, une bourse lui permet de devenir brièvement clerc de notaire, à Arzano (Finistère). En 1924, il est mouleur et peintre sur céramique à la faïencerie Henriot. A Paris, il travaille à la manufacture de Sèvres et comme modèle à l’Académie de la Grande Chaumière. Après ces divers métiers, il devient artiste autodidacte. Au Louvre, il étudie l’art des grands maîtres des écoles françaises et italiennes du XVIe siècle, ce qui influencera son approche de l’espace. Henri Bénézit, jeune collaborateur puis directeur de la Galerie Fabre, est séduit par ses dessins et pastels. Ce dernier organise une première exposition en 1927. C’est à cette occasion que Pierre Jacob choisit le nom de TAL COAT (“front de bois”), afin d’éviter la confusion avec Max Jacob. Dès lors, il s’installe à Paris et rencontre notamment Félix Fénéon, Ernest Hemingway, Francis Picabia, les frères Giacometti, Gertrude Stein. Le portrait de cette dernière remporte le prix Paul Guillaume, en 1936.
En 1940, démobilisé, il part en Provence avec des amis artistes sur les pas de Cézanne. Son expression artistique prend alors un tour plus concis et ses compositions se construisent sur de grands rythmes. En 1957, il se fixe à Forges-les-bains (Essonne). Ses expositions se multiplient à travers le monde : Paris, Londres, New York, Berlin, Tokyo, etc. Il accompagne de ses dessins les poèmes d’André du Bouchet et, en 1968, reçoit le Grand Prix National des Arts. Une importante rétrospective lui est consacrée, en 1976, à Paris, au Grand Palais. Au contact de la nature tumultueuse des environs d’Aix-en-Provence et de la montagne Sainte-Victoire, son art se transforme profondément, la figure étant progressivement incorporée au paysage comme en témoigne la suite des Profils sous l’eau. Dans les années 50, sa peinture se libère complètement des conventions de la composition classique et de l’espace pictural hérité de la Renaissance. Les éléments semblent fusionner dans un même mouvement, toujours en expansion. Au début des années 60, Tal Coat s’installe à Dormont, non loin de Giverny, dans la vallée de la Seine. C’est là qu’il accomplit pleinement son œuvre, après de profondes remises en cause qui déconcertent souvent ses contemporains, y compris ses plus fervents admirateurs. La liberté de peindre est à ce prix. Dans cette dernière période, il produit un ensemble d’œuvres (peintures, dessins, gravures) qui n’ont aucun équivalent dans l’histoire de l’art et qui font de lui l’égal des plus grands.
Cette exposition était organisée en partenariat avec le Domaine départemental de Kerguéhennec, en Morbihan, qui conserve un fonds de 1200 œuvres de Tal Coat dont plus de 400 gravures et 500 dessins. Le Musée de Pont-Aven, par cette exposition, entendait poursuivre son projet scientifique et culturel en approfondissant et diffusant la connaissance sur les artistes attachés à la Bretagne et imprégnés des théories modernes de l’art. Cette rétrospective permettait de présenter une sélection de 70 œuvres (63 peintures, 4 œuvres d’arts graphiques, 3 sculptures), certaines inédites, dont une grande partie provient du fonds conservé par le Conseil Départemental du Morbihan, de collections publiques et de particuliers. Un catalogue de 168 pages est édité par Locus Solus pour l’occasion. Toutes les œuvres de l’exposition y sont reproduites. La scénographie était réalisée par Éric Morin, auteur de nombreuses scénographies notamment au Fonds Hélène et Edouard Leclerc pour la Culture à Landerneau et dans plusieurs musées et centre d’art de Bretagne.