Informations sur l’exposition

Exposition en cours

Du samedi 07 juin au dimanche 16 novembre 2025

30 sec

Bande annonce de l'expo

Plongez dans l'univers des sorcières de l'exposition !

Evelyn de Morgan, The Love Potion [La Potion d’amour], 1903, huile sur toile, H. 104 ; l. 99 cm Guildford, © Trustees of the De Morgan Foundation - Wikimedia Commons

Un exposition inédite sur la représentation des sorcières dans l'art entre 1860 et 1920 !

L’exposition d’été en partenariat avec le musée d’Orsay met à l’honneur la figure de la sorcière au XIXe siècle. Au cœur de notre imaginaire collectif, les sorcières ont longtemps incarné l’allégorie de la vieillesse, de la mort, du vice et du mal. Elles sont associées au surnaturel, à la nature, à ce qui fait peur et que l’on ne maîtrise pas. Mais 1862 marque une rupture avec la publication de « La Sorcière » de l’historien Jules Michelet : la sorcière devient alors à la fois un emblème de révolte, de connaissance et d’harmonie avec les éléments naturels, posant les bases de l’éco-féminisme.

 

Eugène Grasset, Trois femmes et trois loups, vers 1892, crayon, aquarelle, encre de Chine et rehauts d’or sur papier, H. 35,3 ; l. 27,3 cm Paris, Musée des arts décoratifs © Grand Palais Rmn / Agence Bulloz

Sorcières, entre attraction et répulsion

Ambivalente, la sorcière cristallise les fantasmes masculins sous forme d’icône érotisée dotée d’une éternelle jeunesse s’opposant ainsi à la vieille femme laide des contes et illustrations. Pour des artistes majoritairement masculins, la sorcière évoque l’autre et l’inconnu, avec sa part d’attraction et de menace. Dans une société patriarcale où la femme est considérée comme mineure, la sorcière personnifie la femme forte, qui menace l’ordre établi et deviendra un modèle et un symbole pour les féministes au cours du siècle suivant. Elle incarne la résistance face aux pouvoirs dominants. L’exposition fait dialoguer les arts au sein d’un parcours qui fait la part belle aux arts graphiques, à la peinture, à la sculpture, aux objets d’art, à la photographie, au cinéma ainsi qu’à la musique, la danse et la littérature.

“- Es-tu une sorcière ? Oui ou non ?
Je soupirai :
- Chacun donne à ce mot une signification différente. Chacun croit pouvoir façonner la
sorcière à sa manière afin qu’elle satisfasse ses ambitions, ses rêves, ses désirs…”

Maryse Condé

Moi, Tituba sorcière (1986)

Parcours de l'exposition

Le parcours se déploie en trois grandes sections qui forment un cercle, la première section rejoignant la dernière : la nuit, le corps, le savoir.

Ces trois grandes sections s’articulent autour de la notion de transgression et de désir :

> Le feu de la nuit : la nuit, domaine de la liberté, de l’imaginaire et des possibles, des débordements des frontières, des métamorphoses.
> Le feu au corps : le corps féminin, territoire de l’immensité du désir, de la sexualité qui fascine et effraie, support des fantasmes.
> Le feu du savoir : c’est l’une des sources de la peur que la sorcière inspire : un savoir à la fois occulte et organique, une communication avec l’invisible et une connaissance de la nature, qui lui donne un pouvoir de vie et de mort sur les naissances et les récoltes.

Catalogue en vente à la librairie-boutique du musée 35 €
Aux éditions Faton, sous la direction de Leïla Jarbouai et Sophie Kervran
Avec des contributions de Camille Armandary, Rakhee Balaram, Laure Chabanne, Céline du Chéné, Emma Dechorgnat, Fabienne Dumont, Leïla Jarbouai, Sophie Kervran, Nicole Jacques-Lefèvre, Cinzia Lacchia, Jean-David Jumeau-Lafond, Johanne Lindskog, Alix Paré, Paule Petitier, Carine Picaud, Vincent Robert, Laura Valette…

Podcasts en partenariat avec France Culture

France Culture s’associe à l’exposition  » Sorcières (1860-1920) : fantasmes, savoirs, liberté  » au Musée de Pont-Aven et vous propose de prolonger votre visite avec une sélection de podcasts en lien avec le thème des sorcières !

L’ensemble des podcasts est à retrouver sur l’appli Radio France.

Cliquez ici pour accéder aux podcasts

Vous pouvez commander le catalogue de l’exposition, il vous sera expédié à réception du paiement (46 € : 35 € + 11 € de frais de port).

Règlement possible soit par chèque soit par virement bancaire. Pour commander, écrire à museepontaven@cca.bzh

Focus sur quelques œuvres

Evelyn De Morgan (1855-1919), La Potion d’amour

Evelyn De Morgan, peintre préraphaélite, imagine une sorcière érudite en train de fabriquer un philtre d’amour. © Trustees of the De Morgan Foundation - Wikimedia Commons

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Louis-Maurice Boutet de Monvel (1850-1913), La Leçon avant le sabbat

L’artiste reprend ici le topos des âges de la femme.

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Eugène Grasset (1845-1917) La Vitrioleuse ou La Tasse de grès

La Vitrioleuse est cette femme tenant une coupe de vitriol.

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Paul-Élie Ranson (1861-1909), Sorcière au chat noir

Cette sorcière de Paul-Élie Ranson est-elle victime ou bourreau ?

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Paul-Élie Ranson (1861-1909), Les Sorcières autour du feu

Chats, squelettes, monstres et autres chimères assistent au spectacle de ces sœurs fatales.

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Edward Burne-Jones (1833-1898), Sidonia von Bork

Sidonia von Bork, aristocrate de Poméranie, fut accusée de sorcellerie et jetée au bûcher en 1620.

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Paul-Élie Ranson (1861-1909), La Sorcière dans son cercle

Médiatrice entre l’ici-bas et l’au-delà, cette sorcière dans son cercle s’apprête à donner son âme au diable !

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Edgard Maxence (1871-1954), La Légende bretonne

Dans ce tableau monumental prévu à l’origine pour le décor d’un hôtel particulier, le Nantais Edgard Maxence campe une scène théâtrale.

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Georges Moreau de Tours (1848-1901), Les Fascinés de la Charité

Dans une salle de l’hôpital, des femmes malades, pour la plupart victimes de crises d’hystérie, sont soumises à une expérience médicale.

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  • DP Sorcières Musée De Pont Aven Compressed(2,61 Mo)

    04 mars 2025

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Les amazones par Arianne Clément

Dans la mythologie grecque, les amazones sont une société de femmes guerrières, dont l’existence est souvent fantasmée, laissant imaginer une sororité composée de femmes fortes et émancipées, dont la cohésion serait tributaire des liens amicaux et affectifs qui se tissent entre elles. Bien que disputée sur la base d’une erreur d’interprétation, on prête aux amazones de la légende la pratique de se couper le sein droit, ceci afin de leur permettre de mieux tirer à l’arc, et ainsi mieux se protéger les unes les autres. Leur survie, après tout, dépend de leur capacité à veiller sur elles.

Dans les mythologies actuelles, les survivantes du cancer du sein accèdent à leur tour au statut de combattante, et peuvent être considérées comme des amazones de l’ère moderne. La nature du combat est différente, leur ennemi est pernicieux et invisible. Et pourtant, leur courage, leur volonté, leur combativité, et peut-être plus que tout, le soutien qu’elles s’offrent les unes aux autres, n’a rien à envier à leurs consœurs de la légende. Ce combat en est certes un physique, contre l’ennemi intérieur, mais aussi une lutte pour l’émancipation; celle qui consiste à lutter pour sa vie, et pour survivre, à penser à soi, à prendre ses décisions et à agir, sans chercher à plaire aux autres. C’est à nouveau leur capacité à veiller sur elles qui aide ces femmes à passer à travers cette épreuve du cancer. C’est aussi ce soutien qui a donné lieu à une œuvre collective, à laquelle ont participé plusieurs membres de la famille d’Arianne en plus des modèles de cette série. La participation de chacune et de chacun s’est manifestée dans le choix du thème, de la mise en scène, le choix des costumes, des poses et autres composantes de la série.

 

Témoignages de modèles ayant participé au projet et accompagnant l’installation

Ruth, 65 ans

Il y a 15 ans, à l’âge de 50 ans, j’ai découvert une masse dans mon sein droit et j’ai reçu un diagnostic de cancer du sein. J’ai alors choisi de faire enlever la tumeur, mais j’ai refusé tout autre type de traitement, ce qui n’a pas plu aux oncologues. Les aspects les plus difficiles de mon expérience ont été:

1) la peur que certains ressentaient parce que j’avais le cancer, et qu’ils me communiquaient

2) le manque de soutien de la part des oncologues; ils ont essayé par tous les moyens de me faire suivre le protocole, en particulier par des tactiques de peur, ce qui rendait encore plus difficile ma prise de décisions.

À l’époque, j’avais de jeunes enfants. Ayant moi-même perdu ma mère d’un cancer du sein quand j’étais petite, j’ai décidé que mes enfants ne passeraient pas par cette douloureuse expérience. Grace au soutien de mes amis et de ma famille et ma décision consciente de survivre, j’ai pu traverser cette expérience.

À celles qui aujourd’hui se retrouvent avec un cancer du sein: soyez acharnées, faites des choix bien informés, et assurez vous que les gens autour de vous vous aiment et vous appuient dans toutes vos décisions.

 

Témoignages des modèles

Ressources numériques

Lorsque vous visitez l’exposition, vous écoutez une playlist soigneusement élaborée sur le thème des sorcières et vous pouvez écouter l’émission

de France musique sur ce thème en cliquant ici.

Et pour le couloir, des musiques plus modernes à retrouver dans cette ouvrage en vente dans notre librairie-boutique :