Paul Sérusier, "Les Parques" ou "La Tapisserie", 1924, huile sur toile, Paris, musée du Petit Palais

Paul Sérusier, "Les Parques" ou "La Tapisserie"

En comparaison avec le tableau Le Tisserand, cette œuvre de Sérusier montre qu’en une trentaine d’années, une différence notable s’établit dans la manière dont hommes et femmes occupent les lieux du tissage. Alors que le tisserand travaille seul dans un vrai lieu qui, bien que modeste, s’organise autour d’une imposante machine à tisser, les femmes s’inscrivent plus volontiers dans des paysages, voire des lieux abstraits. Dans Les Parques ou La Tapisserie, cinq femmes au regard vide font écho aux cinq branches des étoiles qui les entourent. À travers elles, Sérusier poursuit un idéal : il quitte le réalisme des débuts pour s’aventurer du côté d’une abstraction spirituelle et géométrique puisant dans la peinture des Primitifs italiens et les théories chromatiques du Père Desiderius Lenz attaché au monastère de Beuron.