Le musée a à cœur de vous accompagner dans votre découverte et de vous offrir la meilleure expérience de visite possible !

L’important pour nous est que vous vous sentiez bien au musée, que vous puissiez apprendre, partager, découvrir, échanger, ressentir des émotions, comprendre… et tout cela à votre rythme !

Découvrez ci-dessous les différentes sections de notre parcours permanent.

Marie LUPLAU (1848-1925), Le Bois d’Amour à Pont-Aven, 1883, huile sur toile, H. 38 ; l. 61 cm. Don des Amis du Musée de Pont-Aven. Inv. 2006.9.1

Pont-Aven, du paysage à l'œuvre

Le passage du train a familiarisé ses habitants, imprégnés de traditions, aux usages urbains et à la langue française. Sa luminosité marine est source d’inspiration incessante pour les artistes. Son atmosphère est unique et ses motifs pittoresques : le bois d’Amour, la chapelle de Trémalo, le port, les moulins. Nommer Pont-Aven, c’est évoquer la Bretagne et la peinture. La ville donne son nom au mouvement créé par Paul Gauguin et Émile Bernard, l’École de Pont-Aven.

 

Otto HAGBORG (1854-1927), Menuiserie à Pont-Aven, 1888, huile sur bois, H. 25,8 ; l. 40 cm. Don des Amis du Musée de Pont-Aven. Inv. 1983.4.24

Où logent les artistes ?

Dès 1850, Pont-Aven attire les artistes voyageurs. À la suite des pionniers américains, les peintres affluent, en quête d’une nature intacte et d’une civilisation réputée rurale. La qualité de l’accueil est une raison déterminante pour la fixation de la colonie artistique : chambres, ateliers et modèles se trouvent facilement. L’une des plus célèbres hôtesses est Julia Guillou, propriétaire de l’Hôtel des Voyageurs puis de l’établissement portant son nom. La Pension Gloanec fut également un lieu privilégié de rassemblement. Ce contexte favorise la création, comme en témoignent les décors de salles réalisés par les artistes.

Pierre GIRIEUD (1876-1948), Étude pour l’Hommage à Gauguin, 1905, gouache sur carton, H. 48 ; l. 73 cm. Don en souvenir d’Arthur G. Altschul de la part de ses cinq enfants. Inv. 2017.3.1

Paul Gauguin, premier protagoniste

Inscrit maritime dès 1865, Paul Gauguin (1848-1903) met un terme à sa carrière dans la Marine nationale en 1871 pour effectuer un bref passage par le monde de la finance. Il rencontre Camille Pissarro en 1874 qui l’initie à la peinture. De 1886 à 1894, il réalise plusieurs séjours à Pont-Aven et au Pouldu. À l’occasion de l’Exposition universelle de 1889, Gauguin expose, à Paris, une série de zincographies sur papier jaune au Café des Arts tenu par Monsieur Volpini, dite « suite Volpini ». Avec Émile Bernard (1868-1941), il est à l’origine d’une nouvelle esthétique fondée sur l’usage de couleurs pures posées en aplats sur la toile et cernées de contours sombres rappelant l’art du vitrail. En 1895, il quitte la métropole pour rejoindre Tahiti, puis les îles Marquises.

Pont-Aven. Peintres américains et deux peintres anglais, Conquest et Somerset, années 1880, photographie en noir et blanc.

Les inventeurs de l'Ecole de Pont-Aven

L’École de Pont-Aven est le nom donné a posteriori au groupe d’artistes très différents qui sont venus régulièrement peindre à Pont-Aven à partir de 1888. Autour de Paul Gauguin, gravite une « colonie » d’artistes : Charles Filiger, Meijer de Haan, Claude-Émile Schuffenecker, Armand Seguin, Wladyslaw Slewinski… L’image qui se dégage du groupe n’est pas celle d’un maître entouré de ses élèves, mais plutôt une mise en commun d’idées et d’esthétiques personnelles et novatrices, en marge de l’enseignement officiel. Les artistes peignent ensemble et leurs œuvres sont nourries par leurs échanges théoriques sur l’art. Le peintre acquiert « le droit de tout oser », selon les mots de Gauguin.

Henri Gabriel IBELS (1867-1936), Le Pardon, 1910-1916, huile sur toile, H. 54,2 cm ; l. 73 cm, achat avec le soutien du mécène officiel CIC Ouest et du Fonds Régional d’Acquisition pour les Musées – FRAM – État/Région Bretagne Inv. 2023.8.1

La quête spirituelle

À la fin du XIXe siècle, un courant de mysticisme gagne le monde occidental, donnant naissance à une créativité spirituelle dans l’art. La Bretagne, riche de calvaires, d’églises et de chapelles, devient une terre d’inspiration inépuisable. Fasciné par la spiritualité, Paul Gauguin mène cette quête en Bretagne puis en Océanie. Il n’hésite pas à se représenter sous les traits du Christ dans plusieurs de ses œuvres. Maurice Denis renouvelle quant à lui la vision du sacré en l’ancrant dans le quotidien. Enfin, Paul Sérusier aborde cette quête spirituelle par une recherche constante du nombre d’or dans ses œuvres.

Meijer de HAAN (1852-1895), Nature morte : pot, oignons, pain et pommes vertes, 1889-1890, huile sur toile, H. 38,5 ; l. 55,5cm. Achat aidé - FRAM. Inv. 2002.15.1

Le groupe de Pont-Aven

L’École de Pont-Aven, mouvement artistique principalement actif de 1888 à 1894, regroupe des peintres tels que Gauguin, Bernard, Sérusier et Filiger qui ont influencé une large part du symbolisme et de l’Art nouveau. Cette esthétique s’appuie sur l’abandon de la copie fidèle de la réalité et sur la création de l’œuvre d’après le souvenir du sujet que l’artiste garde en mémoire. L’œuvre produite transcrit la vision subjective du peintre ; elle reflète ses émotions au moment où il l’a peinte. La technique fait appel aux aplats de couleurs pures, à l’absence de perspective, aux motifs entourés de cernes sombres et à une composition géométrique qui élimine le détail et le superflu.

HOKUSAI (Edo [actuelle Tokyo], Japon, 1760 ; Edo, 1849) Pont de bateau à Sano en Kosuke Xylographie en couleurs, non datée H. 25 ; l. 37 • S.ht.d : Hokusai Achat Inv. 2000.3.1

Le japonisme

À l’occasion de l’Exposition universelle de 1867, à Paris, l’art japonais est révélé à l’Occident. Siegfried Bing (1838-1905), marchand, collectionneur, critique et mécène, contribue largement à sa diffusion auprès des amateurs et des artistes, comme Gauguin et Bernard. Ces derniers admirent, dans les estampes, les motifs pleins de spontanéité mais aussi les teintes vives, les aplats de couleurs et les compositions asymétriques. En 1872, le critique d’art Philippe Burty invente le terme « japonisme »; il signifie la prédilection pour les œuvres japonaises et leur influence.

Georges LACOMBE (Versailles, 1868 ; Alençon, 1916) Grotte à Camaret Huile sur toile, vers 1890-1897 H. 62 ; l. 47 • Non signée Achat aidé - FRAM Inv. 1991.15.1

Les Nabis

Après l’été 1888, à Paris, des artistes de l’Académie Julian se fédèrent sous le nom de « Nabis », « prophètes » en hébreu. À Sérusier, Bonnard, Denis, Ranson et Ibels se joignent rapidement Vuillard, Roussel, Verkade, Vallotton et Lacombe. Le groupe reconnaît dans Le Talisman de Sérusier, peint sur les conseils de Gauguin, au bois d’Amour, à Pont-Aven, le manifeste de l’esthétique qu’ils entendent développer. Deux positions se distinguent : l’une, sacrée, conduite par Denis qui prône un renouveau de l’art religieux, s’inspirant de la simplification des formes de Gauguin ; l’autre, profane, par le choix de sujets issus de la vie moderne, jouant de la juxtaposition de motifs décoratifs et de cadrages atypiques.

Roderic O’CONOR (Roscommon, Irlande, 1860 ; Nueil-sur- Layon, 1940) Effet de soleil dans un nuage Eau-forte, 1893 H. 26 ; l. 33 • S.D.b.d. : R. O’Conor - 93 Don des Amis du Musée de Pont-Aven Inv. 1998.14.1

L’art de l’estampe

Après les années 1860, l’estampe japonaise influence les artistes occidentaux, notamment les peintres de l’École de Pont-Aven, qui sont pour la plupart d’excellents graveurs, ainsi que les Nabis. Ils découvrent des innovations graphiques comme la juxtaposition d’aplats colorés ou des effets de décentrement du sujet. La gravure et la lithographie permettent le tirage multiple d’un même motif. La période de la fin du XIXe siècle, jusqu’au milieu du XXe siècle, est faste pour la création d’estampes à travers différentes techniques.

Jean DEYROLLE (Nogent-sur-Marne, 1911 ; Toulon, 1967) La Glaneuse d’orge Huile sur toile, vers 1942 H. 46 ; l. 61 • S.b.g. : J. Deyrolle Don de Monsieur et Madame Corcos-Deyrolle Inv. 1991.14.1

Pont-Aven après Gauguin

Après le départ de Gauguin, certains membres du groupe de Pont-Aven quittent la France, comme Henri Delavallée qui s’installe en Turquie. D’autres restent en Bretagne, à l’image de Charles Filiger et Paul Sérusier. Les principales innovations pontaveniennes se retrouvent plus tardivement dans la création de Jean Deyrolle. L’artiste réalise ses premières toiles en 1931, il est alors influencé par l’oeuvre et les écrits de Paul Sérusier, qu’il découvre en Bretagne. Suite à ses observations, il évolue vers l’abstraction à partir de 1944, puis contribue au renouvellement de l’art abstrait.

Livret de visite – parcours permanent

Un livret de visite en format papier est disponible au début du parcours permanent, en plusieurs langues. Il vous permet d’avoir un complément d’information dans chaque espace thématique.

Et pour ponctuer la visite plusieurs dispositifs sont à votre disposition dans les espaces de visite

  • Un livre audio sur les pensions
  • Des écrans tactiles sur la leçon de Gauguin à Sérusier au Bois d’amour
  • Un dispositif d’écoute comportant des extraits de correspondances audio
  • Un film sur le synthétisme
  • De courtes vidéos sur les techniques d’estampe