Vivian Maier e(s)t son double
Exposition passée
Exposition sur deux lieux : Musée de Pont-Aven et Musée des Beaux-Arts de Quimper, avec diChroma photography et l’aimable autorisation de l’Estate of Vivian Maier, Courtesy of Maloof Collection and Howard Greenberg Gallery, NY.
Exposition co-organisée avec le Musée des Beaux-arts de Quimper
Pour la première fois, le Musée de Pont-Aven programmait de la photographie et s’associait à son voisin quimpérois pour proposer une exposition sur deux lieux, consacrée à Vivian Maier (1926-2009). Gouvernante à New-York puis à Chicago, pendant plus de quarante ans, elle passa, en tant que photographe, totalement inaperçue jusqu’à la récente découverte en 2007 d’un incroyable corpus photographique qui témoigne de sa curiosité pour le monde et la place aujourd’hui au rang des plus grands photographes du XXe siècle.
À Quimper, le visiteur était conduit du New York au Chicago des années 1950-1960, tandis qu’à Pont-Aven, l’autoportrait, sujet récurrent chez Vivian Maier et jamais exploré en France dans son intégralité, sera à l’honneur, incarnation de la quête éperdue de sa propre identité.
Parmi la centaine de photographies et les quelques films super 8 présentés, six autoportraits étaient totalement inédits et spécifiquement choisis par Anne Morin, commissaire de l’exposition, pour le Musée de Pont-Aven.
Homogène et structuré, l’œuvre de Vivian Maier s’articule autour de thèmes récurrents qu’elle explore à loisir. Au cœur de ses préoccupations originelles, les scènes de rue de New York puis de Chicago, les quartiers ouvriers foisonnent : elles sont à découvrir au musée des Beaux-Arts de Quimper. Elle immortalise en une fraction de seconde des instantanés de vies de parfaits inconnus, d’anonymes avec lesquels elle partage une destinée et une humanité communes. Des gestes, des détails, un regard, une situation, rien n’échappe à son Rolleiflex qui lui permet de rester discrète. Le monde de l’enfance, dont les sujets abondent, l’inspire et imprègne son travail. La rue lui offre aussi des échappées vers le monde stylisé du formalisme. Les architectures de New York et Chicago forment alors la trame d’un vocabulaire urbain dans lequel Vivian Maier exerce son regard acéré. Plusieurs de ses clichés dévoilent ainsi l’extraordinaire agilité d’une artiste capable d’aborder des registres très variés.
À Pont-Aven, l’autoportrait, véritable leitmotiv chez Vivian Maier et jamais exploré en France dans son intégralité, est à l’honneur, incarnation de la quête éperdue de sa propre identité. Se dédoublant, Vivian Maier mêle subtilement jeux d’ombres et de miroirs, de réflexion(s) sur elle-même, maniant avec une grande habileté les angles, les détails, la lumière et les cadrages. Ces autoportraits interrogent : ne sont-ils pas pour elle un moyen d’exprimer son rapport au monde, de mettre en scène sa personnalité tout en se rendant énigmatique ? Réduite à une forme d’invisibilité, voire de négation sociale, elle tente malgré tout de garder trace de son existence dans un monde inadapté à sa personne… ou l’inverse. Déclinés en de multiples variations et typologies, ses autoportraits forment un langage en soi, une codification complexe intégrée à son œuvre global. Six autoportraits totalement inédits et spécifiquement choisis par Anne Morin, commissaire scientifique de l’exposition, sont présentés au Musée de Pont-Aven.
Vidéo inaugurale de l’exposition
Episode 1 de la Minute art consacrée à l’exposition
Episode 2 de la Minute art consacrée à l’exposition
Episode 3 de la Minute art consacrée à l’exposition