Le musée fermera ses portes à 16h15 les mardis 24 et 31 décembre. Le musée est fermé le 25 décembre et le 1er janvier.
L’impressionnisme d’après Pont-Aven
Exposition passée
Gauguin à Pont-Aven : La liberté de créer
Cette exposition conçue par le musée mettait en lumière l’importance de la Bretagne, et de Pont-Aven en particulier, dans les explorations artistiques de Paul Gauguin et des peintres qui l’accompagnent dans cette aventure. Certains d’entre eux adhèrent totalement à ses recherches novatrices imprégnées de synthétisme et de symbolisme, d’autres partagent leur orientation entre cette révolution esthétique et des approches impressionnistes. Au départ de Gauguin, malgré la dispersion du groupe de Pont-Aven, certains artistes choisissent de rester pour cultiver ces “impressions bretonnes”.
L’exposition mettait en valeur l’importance de la période impressionniste comme premier jalon des réflexions artistiques de Paul Gauguin (1848-1903). L’impressionnisme lui a apporté une certaine maîtrise de la variation de la lumière en plein-air, un usage plus audacieux de l’éclat des couleurs et une liberté d’expression picturale. Paul Gauguin, encore artiste amateur, rencontre Camille Pissarro (1830-1903) en 1874. Dès lors, il suit les leçons de son “cher maître” et s’engage d’abord dans une voie d’initiation purement impressionniste, où prédomine l’observation du réel à travers les effets de la lumière. L’exposition présentait, en préambule, des œuvres impressionnistes de Paul Gauguin et de Camille Pissarro pour marquer leur lien de filiation.
En 1886, Paul Gauguin participe à la dernière exposition des impressionnistes à Paris avant de séjourner pour la première fois à Pont-Aven, tandis que Claude Monet (1840-1926) est au même moment à Belle-Île-en-mer. Entre 1886 et 1889, les réflexions de Gauguin aboutissent à l’éclosion du synthétisme, auquel vont adhérer d’autres artistes avant-gardistes. En 1889, est organisée à Paris l’“Exposition du Groupe Impressionniste et Synthétiste” au Café Volpini, à côté de la Tour Eiffel ; elle manque d’homogénéité artistique. Toutefois, sous le terme “Impressionniste”, Gauguin évoque avant tout la liberté farouche de créer. Dans ce contexte, l’exposition présentait aussi des œuvres plus impressionnistes que synthétistes d’Émile Schuffenecker (1851-1934). Les influences visibles et parfois passagères du cloisonnisme et du synthétisme dans le groupe de Pont-Aven perdurent jusqu’au départ définitif de Gauguin, à Tahiti, en 1895. Par la suite, les choix stylistiques de certains peintres de Pont-Aven oscillent entre impressionnisme et post-impressionnisme, parfois teintés de japonisme.
Pont-Aven après Gauguin : La voie impressionniste
La seconde partie de l’exposition valorisait les voies plus impressionnistes, au sens historique du terme, empruntées par certains artistes du groupe de Pont-Aven. Ces derniers n’ont jamais totalement succombé au symbolisme de Paul Gauguin. Délaissant les aplats de couleurs, ils s’inscrivent, chacun à leur manière, dans la veine développée par Claude Monet en Bretagne et tentent eux aussi d’apporter des réponses aux vibrations atmosphériques liées à l’océan, que le maître de Giverny a eu tant de mal à maîtriser pendant son séjour breton. Après le départ de Paul Gauguin, des peintres du groupe de Pont-Aven rejoignent les ateliers parisiens ou regagnent leur pays d’origine. En revanche, d’autres décident de prolonger leur séjour en Bretagne, d’y revenir régulièrement ou tout simplement de s’y installer.
Parmi eux, certains approfondissent leur travail d’après la nature, en plein-air, et reprennent ainsi le chevalet et les tubes de couleurs le long des côtes et à l’intérieur des terres. Ils se réapproprient les reflets et les irisations de la lumière de manière personnelle, dans des lieux géographiques différents. Ces “Impressionnistes de Pont-Aven” ont pour noms Henry Moret (1856-1913), Maxime Maufra (1861-1918), Ferdinand Loyen du Puigaudeau (1864-1930), Gustave Loiseau (1865-1935).
L’exposition dévoilait des séries thématiques composées d’œuvres significatives de ces peintres, où le public peut apprécier à quel point la Bretagne fut une grande source de captation de la lumière comme le fut la Normandie avec d’autres artistes majeurs du mouvement impressionniste.
Henry Moret finit par s’installer à Doëlan, près de Pont-Aven, Maxime Maufra à Kerhostin dans la presqu’île de Quiberon, Ferdinand Loyen du Puigaudeau dans le manoir de Kervaudu près de Batz-sur-Mer, Gustave Loiseau passe de nombreux séjours à Pont-Aven. Cette adhésion à la Bretagne démontre à quel point ces artistes souhaitent être au plus près des sujets traités afin de mieux les posséder. Leur talent ne passe pas inaperçu et la fameuse Galerie des impressionnistes de Paul Durand-Ruel (1831-1922) offre un contrat d’exclusivité à Moret et Maufra dès 1895, puis à Puigaudeau et Loiseau.
L’exposition présente une large sélection de ces 4 artistes très appréciés des grandes collections anglo-saxonnes et étrangères du début du XXe siècle.
L’exposition présentait quelque 80 œuvres avec notamment des prêts du musée d’Orsay, du musée de Reims, du musée d’Art moderne du Havre, du musée d’Arts de Nantes, du musée des Beaux-Arts de Rennes, du musée des Beaux-Arts de Quimper, du Petit Palais de Genève, du Museo Thyssen-Bornemisza de Madrid, ainsi que des œuvres rarement montrées, issues de collections particulières.