Jean Puy (1876-1960) Ambroise Vollard (1866-1939), un fauve et son marchand
Exposition passée
A l’occasion du 60ème anniversaire de la mort de Jean Puy, le Musée de Pont-Aven présentait une exposition centrée sur les relations de l’artiste Jean Puy au grand marchand Ambroise Vollard, de 1905 à 1925. L’exposition présentait une sélection d’œuvres ayant appartenu à la galerie Ambroise Vollard et conservées aujourd’hui dans des musées ou des collections privées.
Exposition en partenariat avec le musée Joseph Déchelette de Roanne.
La rencontre
C’est à l’occasion du fameux Salon d’Automne de 1905 que le peintre est remarqué par le marchand Ambroise Vollard (La Réunion 1866 – Versailles 1939) : à ce Salon, se distinguent ceux que la critique a désignés comme Fauves, en raison de leur usage de couleurs très vives, saturées et d’un dessin simplifié : Matisse (1869-1954), Derain (1880-1954), Vlaminck (1876-1958), Manguin (1874-1949), Camoin (1879-1965) et Marquet, (1875-1947), Van Dongen (1877-1968) et Jean Puy (1876-1960). Vollard achète aussi tout l’atelier de l’artiste (comme il le fait alors pour Derain et Manguin), et le prend sous contrat (contrat oral) pour une vingtaine d’années.
Qui était Ambroise Vollard ?
Ambroise Vollard, installé à Paris comme marchand d’art dès le début des années 1890, a été un grand découvreur de talents et s’est intéressé à toute la jeune génération des artistes d’avant-garde comme Gauguin, Redon, Sisley, Pissarro, Mary Cassatt, Van Gogh, Cézanne, Renoir, les Nabis, Picasso et les Fauves. Pour diversifier la production de ses artistes et rendre plus accessible l’art, Vollard développe à partir de 1896 une importante activité d’éditeur d’estampes originales, de petits bronzes, de céramiques en collaboration avec André Metthey mais aussi de livres illustrés de bibliophilie.
Le peintre et son marchand
Outre des centaines de tableaux et de dessins et une trentaine de céramiques, Jean Puy fournit à Vollard toute l’illustration pour le livre Ubu à la guerre (1923) écrit par le marchand lui-même ainsi que des dessins pour des éditions non publiées comme Candide de Voltaire. Vollard n’organise dans sa galerie qu’une exposition personnelle de Jean Puy en 1908 mais il le laisse exposer chez ses confrères et le fait figurer dans de nombreuses expositions en France et à l’étranger. Les critiques sont positives, comme celles d’Apollinaire ou Louis Vauxcelles, qui soulignent son indépendance de style : « M. Puy ne se répète jamais, […] tout l’intéresse, le nu, la figure, le paysage, la mer et la forêt. Il n’appartient à aucune coterie d’où sa force ». Pour illustrer la variété de la création artistique de Jean Puy, l’exposition présentait une sélection d’œuvres ayant appartenu à la galerie Ambroise Vollard et conservées aujourd’hui dans des musées ou des collections privées : portraits, modèles dans l’atelier, figures dans la nature, paysages de Bretagne où il séjournait régulièrement, du Midi ou de sa région natale, natures mortes, céramiques, œuvres graphiques en relation avec des tableaux ou illustrations pour des livres.