Paul GAUGUIN, Village breton sous la neige, vers 1894 ? ou vers 1898-1899 ? huile sur toile, dépôt du musée d’Orsay, D 2016.4.1

Paul GAUGUIN, Village breton sous la neige

Lors de la vente judiciaire des biens de Gauguin à sa mort en 1903, Victor Segalen, alors officier médecin, de passage à Papeete, se porte acquéreur de plusieurs toiles. Pour 7 francs, il acquiert un étonnant tableau intitulé « Chutes du Niagara » qui provoque les ricanements dans la salle. Le commissaire-priseur l’avait en réalité présenté à l’envers et une fois retournées, les chutes du Niagara deviennent ce village breton sous la neige. Il est difficile de dater précisément cette œuvre : a-t-elle été exécutée en 1894 lors du dernier séjour tumultueux de Gauguin en Bretagne et emportée par l’artiste à Tahiti ? ou Gauguin l’a-t-il peinte vers 1898-1899 en Polynésie, pour évoquer la nuit de Noël, se souvenant alors de Pont-Aven sous la neige dix ans plus tôt ? Si Segalen a longtemps cru que Gauguin était mort en peignant cette toile, il n’en reste pas moins que l’artiste garda précieusement dans sa case polynésienne jusqu’à sa mort ce souvenir de Pont-Aven, berceau de la fameuse école.

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Qu'est-ce que "l'exposition Volpini" ?

En parallèle de l’exposition universelle de 1889, écartés des pavillons officiels, Gauguin et ses amis exposent leurs œuvres au « café des arts » de Monsieur Volpini, au Champ-de-Mars. Comme l’atteste l’affiche de l’exposition, ils se nomment pour l’occasion « Groupe Impressionniste et Synthétiste » afin de conserver l’aura prestigieuse de l’impressionnisme. Paul Gauguin y présente plusieurs tableaux et une série de onze zincographies sur papier jaune, tandis qu’Emile Bernard montre ses Bretonneries dans un même carton à dessin disponible sur demande. Les œuvres ne rencontrent alors aucun succès commercial mais malgré tout, elle constitue la première présentation publique d’œuvres du courant synthétiste. Cette exposition est restée dans l’histoire sous le nom d’ « exposition Volpini ».

Paul GAUGUIN, Deux Têtes de Bretonnes, 1894, pastel sur papier, achat par préemption en vente publique avec la participation du Fonds Régional d’Acquisition pour les Musées – FRAM – État/Région Bretagne, Mécénat Bretagne, Fonds du patrimoine, Conseil régional, Conseil général, Ville de Pont-Aven, Amis du Musée de Pont-Aven, souscription publique en vente publique, inv. 2004.3.1

Paul GAUGUIN, Deux Têtes de Bretonnes

Ce pastel représente deux visages de Bretonnes, l’un de face semblable à celui d’une Tahitienne, les yeux fermés, l’autre de profil. Certains historiens de l’art y ont vu « le rêve et la réalité », comme un adieu de Gauguin à la Bretagne. La dédicace à son ami Maxime Maufra par la formule maorie « aïta aramoe » signifiant « pas oublié » témoigne de l’attachement de Gauguin à cet artiste.

Émile BERNARD, Étude pour "Le Blé noir", 1888, huile sur toile, don des Amis du Musée de Pont-Aven, inv. 1999.12.1

Émile BERNARD, Étude pour "Le Blé noir"

Il s’agit de l’étude de la partie droite du célèbre tableau Le Blé noir peint en 1888. Dans la correspondance à ses parents, Bernard parle de ces petits formats sur lesquels il travaille et qu’il leur envoie lors de ses voyages en Bretagne. Ces études n’étaient pas destinées à la vente et sont restées inconnues.

Émile BERNARD, Paysage de Pont-Aven ou L'Arbre roux, 1888, huile sur toile, achat avec le soutien du mécène officiel CIC Ouest et du Fonds Régional d’Acquisition pour les Musées - FRAM - État/Région Bretagne, inv. 2018.2.1

Émile BERNARD, Paysage de Pont-Aven ou L'Arbre roux

Lors de l’année 1888, Émile Bernard a représenté plusieurs paysages aux alentours de Pont-Aven : ils présentent des similitudes plastiques, qu’ils soient peints ou dessinés. Fidèle aux principes japonisants et déjà imprégné du synthétisme qu’il développe avec Gauguin, l’artiste superpose les aplats irréguliers dans cette petite huile sur toile. Un arbre à la couronne en forme de demi-sphère trône à l’arrière-plan. Ce tableau a appartenu à Maurice Denis et a été baptisé par sa famille L’Arbre roux.

Paul SÉRUSIER, Portrait de Marie Lagadu, 1889, huile sur toile, achat avec la participation du Fonds Régional d’Acquisition pour les Musées – FRAM – État/Région Bretagne, inv. 2008.3.1

Paul SÉRUSIER, Portrait de Marie Lagadu

Le Portrait de Marie Lagadu correspond à une œuvre des débuts de Paul Sérusier, réalisée à Pont-Aven en 1889. L’artiste rencontre Marie Lagadu à la Pension Gloanec où elle travaille comme servante. Bien souvent, le personnel des auberges acceptait de poser pour les peintres. L’œuvre reprend très fidèlement les principes énoncés par Gauguin dans le bois d’Amour et recouvre un intérêt documentaire puisque la Bretonne porte la coiffe de travail typique de Pont-Aven.

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Maxime MAUFRA, La Crique, 1894, huile sur toile, don des Amis du Musée de Pont-Aven, inv. 2002.6.1

Maxime MAUFRA, La Crique

En 1890, Maufra rencontre Gauguin à Pont-Aven, avec lequel il se lie d’amitié. La Crique caractérise ses recherches, qui laissent délibérément vierge une partie de la toile. Seule la mer est entièrement peinte, les falaises ne sont que suggérées. Il travaille la toile comme une gravure, procédé qui lui est cher.

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Armand SEGUIN, Nu de la Comtesse d'Hauteroche, juin 1896, huile sur toile, achat par mécénat de CIC Ouest pour le Musée de Pont-Aven, inv. 2015.3.1

Armand SEGUIN, Nu de la Comtesse d'Hauteroche

Armand Seguin fait partie avec Gauguin des pionniers de l’École de Pont-Aven. Il réalise cette œuvre en 1896, à Paris, au moment où sa création artistique se ralentit et ses rentrées d’argent se raréfient. La composition, sur un fond de paysage, qui fait penser au Déjeuner sur l’herbe de Manet, représente un nu de femme de trois quarts assis sur un tissu déplié dans le pré au premier plan. Le modèle est inconnu. Il s’agirait peut-être de Gabriela Zapolska, l’ancienne compagne de Paul Sérusier. Ce tableau est acheté de son vivant à l’artiste par Arsène Alexandre, critique d’art influent. Le tableau est ensuite acquis par Maurice Denis.

Maurice DENIS, Baigneuses à Port-Blanc, 1925, huile sur toile, achat avec le soutien du mécène officiel CIC Ouest et du Fonds Régional d’Acquisition pour les Musées - FRAM - État/Région Bretagne, inv. 2017.4.1

Maurice DENIS, Baigneuses à Port-Blanc

Denis découvre Perros-Guirec vers 1886. Il y fixe sa résidence d’été lors de l’acquisition de la villa Silencio en 1908. Ce tableau, à la quiétude harmonieuse, représente la rade de Port-Blanc (Côtes-d’Armor), non loin de Perros-Guirec. Hormis la présence de quelques baigneuses, la mer, d’un bleu clair et lumineux, contrastant avec les rochers roses qui la bordent, est omniprésente. Des touches blanches à la surface de l’eau représentent des vaguelettes. Ce motif répété donne une dimension « décorative » à cette œuvre.

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Paul SÉRUSIER, Les Porcelets, 1889, huile sur toile, achat avec la participation du Fonds Régional d’Acquisition pour les Musées – FRAM – État/Région Bretagne auprès d'une galerie, inv. 1999.6.1

Paul SÉRUSIER, Les Porcelets

Au premier plan, deux porcelets mangent dans une auge en bois entourée de foin. Une Bretonne coupée aux trois-quarts monte un escalier, un seau à la main. Dans le mouvement d’ascension, on aperçoit une seule de ses jambes. Elle porte le costume de travail composé d’une chemise protégée par des manchettes et surmontée d’un corselet, une jupe et un tablier, avec aux pieds des sabots. Construite à partir d’une oblique divisant deux zones de couleurs, l’une froide en arrière-plan et l’autre chaude au premier plan, cette œuvre répond à l’esthétique de l’École de Pont-Aven par le trait simplifié, la couleur exaltée et l’audace du cadrage, qui coupe le haut du corps de la femme.

Maurice DENIS, Maternité au Pouldu, effet de soir, 1899, huile sur toile, achat avec le soutien du mécène officiel CIC Ouest, inv. 2015.5.1

Maurice DENIS, Maternité au Pouldu, effet de soir

Cette toile représente une scène de famille, comme les apprécie l’artiste, peinte à l’occasion de vacances à la pension Portier, au Pouldu, en 1899. Au centre apparaissent Marthe, son épouse, et leur dernière-née Bernadette, entourées d’Éva, la sœur de Marthe, et de Noële, leur aînée. Les tonalités donnent une ambiance chaleureuse à la composition. Cette impression est accentuée par contraste avec la fenêtre ouverte en arrière-plan, qui offre une vue en perspective sur la mer à la nuit tombée, aux couleurs froides.

Meijer Isaac De HAAN, Paysage à l'arbre bleu, entre 1889 et 1890, huile sur toile, achat avec la participation du Fonds Régional d’Acquisition pour les Musées – FRAM – État/Région Bretagne, inv. 2000.11.1

Meijer Isaac De HAAN, Paysage à l'arbre bleu

En 1889, à Paris, Meijer de Haan, visitant l’Exposition de peintures du groupe impressionniste et synthétiste du café Volpini, fait la connaissance de Gauguin et le suit en Bretagne. Pour ce verger à flanc de coteau, le dessin a été tracé au pinceau bleu, le motif cerné est simplifié à l’extrême. Parmi plusieurs arbres représentés, on distingue surtout celui qui se trouve au premier plan, dont le tronc bleu et tortueux se détache sur le fond verdoyant. Les couleurs sont posées en aplats sans perspective. Paul Gauguin exécute, quant à lui, en 1888 un paysage intitulé Les Arbres bleus.

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Mogens BALLIN, L'Église à Saint-Nolff, vers 1892, gouache sur papier, achat avec la participation des Amis du Musée de Pont-Aven, du mécène officiel CIC Ouest et du Fonds Régional d’Acquisition pour les Musées – FRAM – État/Région Bretagne, inv. 2017.5.1

Mogens BALLIN, L'Église à Saint-Nolff

Ballin séjourne à Saint-Nolff dans le Morbihan à l’été 1892 avec son grand ami Jan Verkade. L’artiste se convertit au catholicisme dans ce village morbihannais. Ce paysage très synthétiste est dessiné au pinceau et coloré à la gouache. Les aplats de couleurs, cernés de lignes serpentines, forment des arbres ondulants. L’église, aux tonalités bleues et blanches, succinctement esquissée, constitue le point de mire vers lequel le regard est naturellement conduit.

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Claude-Émile SCHUFFENECKER, Portrait de Madame Champsaur, 1890, huile sur toile, achat avec la participation du Fonds Régional d’Acquisition pour les Musées – FRAM – État/Région Bretagne, inv. 1995.6.1

Claude-Émile SCHUFFENECKER, Portrait de Madame Champsaur

Ce tableau représente la femme de l’écrivain Félicien Champsaur, romancier de la fin du XIXe siècle. Ce portrait dégage une ambiance précieuse, Madame Champsaur arborant une élégante tenue citadine, rehaussée de broderies d’inspiration bretonne. La référence au Succube de Rodin évoque le démon féminin dont le principal attribut est la séduction.

Paul RANSON, Etude pour Christ et Bouddha, 1890, pastel sur papier, achat avec la participation des Amis du Musée de Pont-Aven, du Fonds Régional d’Acquisition pour les Musées – FRAM – État/Région Bretagne et de la Société archéologique du Finistère auprès d'une galerie, inv. 2023.4.1

Paul RANSON, Etude pour Christ et Bouddha

Ce pastel est un condensé de l’art de Ranson qui, comme les autres membres des Nabis, est animé de questionnements philosophico-religieux. Enthousiasmé par la lecture des Grands initiés de Schuré, livre mythique qui esquisse l’histoire secrète des religions et explore la tradition ésotérique, il l’est tout autant, dans l’esprit de la fin du XIXe siècle, par les théories théosophiques d’Helena Blavatsky et celles du salon de la Rose+Croix du Sâr Péladan. Ce pastel constitue une étude pour le tableau « Christ et Bouddha » (vers 1890) conservé aux Pays-Bas. Le syncrétisme, mêlant christianisme, hindouisme et bouddhisme, y est extrêmement prégnant : d’abord, la statue arborant une tiare entourée de fleurs de lotus, symboles de l’Univers. Puis en surplomb, Bouddha nimbé d’une aura orangée, réminiscence de la découverte par Ranson du sanctuaire bouddhiste du pavillon de l’Annam et du Tonkin lors de l’exposition universelle de 1889, où il a également été fasciné par les toiles de Gauguin au café Volpini.

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Wladyslaw SLEWINSKI, Nature morte aux pommes et au chandelier, vers 1897, huile sur toile, achat avec la participation du Fonds Régional d’Acquisition pour les Musées – FRAM – État/Région Bretagne, inv. 1997.11.1

Wladyslaw SLEWINSKI, Nature morte aux pommes et au chandelier

Slewinski, disciple polonais de Gauguin, a vécu à Pont-Aven, au Pouldu puis à Doëlan entre 1889 et 1916. Il exécute cette nature morte dans le goût de Paul Gauguin dont on mesure ici l’influence. Les contours cernés d’un trait appuyé, les couleurs pures en aplats, la perspective plongeante et les formes simplifiées évoquent bien l’esthétique de Pont-Aven à laquelle se rattache cette œuvre dédicacée à Marie Schewtzoff.

Georges LACOMBE, Breton portant un enfant, vers 1894, huile sur toile, achat avec la participation du Fonds Régional d’Acquisition pour les Musées – FRAM – État/Région Bretagne , inv. 1996.8.1

Georges LACOMBE, Breton portant un enfant

Cette œuvre de Lacombe, redécouverte cachée sous une toile d’Anders Osterlind, représente une forêt signifiée par les troncs d’arbres et les fougères. L’atmosphère étrange qui se dégage met en valeur le personnage central : un Bigouden portant un enfant.

Henry MORET, Rochers au bord de l'Aven, vers 1891, huile sur toile, achat avec participation du FRAM, inv. 2004.18.1

Henry MORET, Rochers au bord de l'Aven

Moret fait partie de l’École de Pont-Aven pendant les quelques années qui correspondent aux séjours de Gauguin en Bretagne. Ensuite, sous l’influence du marchand d’art Durand-Ruel, il revient à une touche impressionniste. Dans ce tableau, il synthétise le paysage, construit sur une ligne oblique. La palette est limitée aux verts et aux roses, harmonie favorite du peintre, les couleurs étant posées par petites touches parallèles. Par sa simplification voulue, sa construction en diagonale, ses teintes saturées, cette œuvre témoigne de l’influence de Gauguin sur Moret, de cette recherche de l’essentiel qui élimine le détail ou l’anecdote pour ne garder que le primordial.

Burr H. NICHOLLS, Le Rétameur, 1881, huile sur toile, achat avec la participation du Fonds Régional d’Acquisition pour les Musées – FRAM – État/Région Bretagne, inv. 2016.5.1

Burr H. NICHOLLS, Le Rétameur

Dès les années 1860, les artistes américains comme Burr H. Nicholls viennent en Bretagne pour peindre en plein air, à la recherche du réalisme, et explorent une civilisation paysanne intacte qui leur paraît « exotique ». Cette toile représente une scène de la vie quotidienne où une jeune Bretonne observe un rétameur, dont le travail consistait à préparer et réparer les ustensiles métalliques, à l’ouvrage. Cette peinture a un pendant conservé à la Pennsylvania Academy of the Fine Arts (USA) : Sunlight effect.

Marie LUPLAU, Le Bois d'Amour à Pont-Aven, 1883, huile sur toile, don des Amis du Musée de Pont-Aven, inv. 2006.9.1

Marie LUPLAU, Le Bois d'Amour à Pont-Aven

D’origine danoise, Marie Luplau fait partie de la colonie scandinave installée à Pont-Aven à la fin du XIXe siècle. L’artiste aime peindre le paysage d’après nature. À partir de croquis pris sur le vif, elle peint ses toiles en atelier. Quelques années avant Paul Sérusier et Émile Bernard, elle représente ici le bois d’Amour et son allée de hêtres de manière réaliste, dans l’esprit de l’école de Barbizon, avec une attention particulière portée aux détails.

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Ferdinand du PUIGAUDEAU, La Lanterne magique, vers 1896, huile sur toile, achat avec le soutien du mécène officiel CIC Ouest et du Fonds Régional d’Acquisition pour les Musées – FRAM – État/Région Bretagne, inv. 2020.8.1

Ferdinand du PUIGAUDEAU, La Lanterne magique

Il s’agit d’une scène nocturne comme l’affectionne l’artiste qui en a d’ailleurs exécuté plusieurs versions. Inventée en 1659 et baptisée «lanterne de peur», la lanterne magique divertit villes et campagnes, en projetant des bandes animées et colorisées sur des plaques de verre. Les Quimpérois les appellent aussi «Termajis» par contraction et déformation de «lanTERne MAGIque».

 

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Elin DANIELSON-GAMBOGI, Jeune Bretonne, 1884, huile sur toile, achat avec la participation du Fonds Régional d’Acquisition pour les Musées – FRAM – État/Région Bretagne et le soutien du mécène officiel CIC Ouest en vente publique, inv. 2021.6.1

Elin DANIELSON-GAMBOGI, Jeune Bretonne

Cette œuvre, éloignée de la modernité picturale de l’École de Pont-Aven, nous rappelle que dans les années 1880-1890, la Bretagne, et plus spécifiquement la région de Pont-Aven et de Concarneau, a accueilli de jeunes peintres finlandais, et surtout de jeunes femmes peintres qui revenaient régulièrement tous les étés à la fermeture des académies parisiennes. Parmi ces artistes finlandaises venues à Pont-Aven entre 1880 et 1884, citons des artistes comme Helene Schjerfbeck, Amelie Lundhal, Marie Wiik et Elin Danielson-Gambogi qui séjourne vers Concarneau à l’été 1884 et qui, comme ses consœurs, a sans doute partagé un repas à la Pension Gloanec de Pont-Aven.
Ce tableau, à l’influence de Bastien-Lepage patente, est caractéristique de la manière de Danielson-Gambogi qui aime à saisir les femmes dans leurs gestes du quotidien. A l’instar de la Danoise Marie Luplau, au style proche, qui fut une féministe engagée, Elin Danielson-Gambogi défendait les femmes et leur position dans la société.