Agnès de Frumerie (1869-1932), Edmond Lachenal (1855-1948), La Source d’or ou Lutte pour l’existence, 1900, grès avec émail mat velouté, Nationalmuseum, Stockholm (Suède) © Nationalmuseum, Stockholm, photo Linn Ahlgren

Agnès de Frumerie, La Source d’or ou La Lutte pour l’existence

La Suédoise Agnès de Frumerie, active à Paris entre 1892 et 1934, s’illustre par une production prolifique, notamment dans le domaine de la céramique d’art. Aux côtés d’Edmond Lachenal, céramiste renommé de son temps, elle réalise plusieurs œuvres couronnées de succès. Ensemble, ils abolissent la frontière entre arts décoratifs et sculpture, comme en témoigne cette grande stèle en grès émaillé, sans conteste la pièce la plus spectaculaire issue de leur collaboration. L’intensité dramatique de la scène et les corps enchevêtrés surgissant de la matière brute évoquent La Porte de l’Enfer d’Auguste Rodin. Les figures se dégagent progressivement du fond, animées par une palette de verts et de crèmes qui contraste avec la gravité du sujet. Au premier plan, deux groupes de figures accablées ; seul un homme debout lève le poing, dans un geste de défi autant que de désespoir. Derrière eux, une foule indistincte tend les bras vers la source ruisselante, symbole d’une quête effrénée et vaine de richesse.